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Le costume historique

21 février 2010

Bourgeoisie : le chaperon à bavolet

 


Chaperon à bavoletAu XVIe siècle, pendant que les femmes de la haute aristocratie édifiaient leurs cheveux en raquette, les dames du rang inférieur portaient plus communément le chaperon à bavolet. Il s'agissait d'un escoffion surmonté d'un grand pan de toile se relevant au-dessus du visage et descendant dans le dos.

C'est la coiffe par excellence des femmes de la bourgeoisie. Il affirme à la personne qui la porte une position sociale qui la distingue du populaire. Et contrairement aux femmes nobles plus enclines à dévoiler leur cou et leurs cheveux, le chaperon à bavolet procure aux citadines qui le portent cet effet rangé propre au genre de vie bourgeois.

 

 

La nourrice de Louis XIII portant un chaperon à bavoletLa mode du chaperon à bavolet existe dès le début du XVIe siècle. On le voit porté par des dames nobles dans les tapisseries du règne de Louis XII. Cette mode serait venue d'Italie au moment des expéditions françaises (Camille Piton parle d'ailleurs de coiffe à l'italienne, mais il convient d'être vigilant avec le vocabulaire).

 

Le chaperon à bavolet à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle (où l'on voit qu'il peut se porter avec une coiffure en raquette) : 

Le chaperon à bavolet dans la seconde moitié du XVIe siècle

Le chaperon à bavolet entre les deux siècles

 

Portraits de dames de la bourgeoisie, années 1570 (ci-dessous)

Bourgeoises, années 1570

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8 décembre 2009

La coiffure en raquette


Au XVIe siècle, dans la haute aristocratie française - et par imitation chez les dames de moins haute condition - la mode est marquée par la coiffure en raquette.  Coiffés avec la raie au milieu, les cheveux sont relevés sur les tempes formant un coeur que maintient un arcelet. Cette mode qui succède au passe-filon apparaît sur les portraits des femmes de la cour dès la fin du règne de François Ier, mais connaît son épanouissement dans le courant des années 1570. Elle était également appelée coiffure en ratepenade (ce qui signifie chauve-souris). Pendant les guerres de religion, elle était vigoureusement condamnée par les ministres protestants (ce qui n'empêcha pas les grandes dames de la religion de l'adopter).

Dans les années 1550 :

Années 1550

Vers 1565-1570 :

La coiffure française vers 1565-1570

En 1573 :

La coiffure française en 1573

En 1575 :

 

La coiffure française en 1575

En 1578 :

 

Vers 1578

Vers 1580 :

Années 1580

Vers 1590 :

Vers 1590 et alentour

Dans les années 1590 :

 

La coiffure des années 1590

De 1597 à 1599 :

La coiffure de 1597 à 1599

De 1600 à 1605 :

La coiffure de 1600 à 1605

Sous le règne d'Henri IV, la coiffure en raquette cède la place à la coiffure en mitre (chapeau lithurgique des prélats dont elle évoque la forme). On parle également pour cette époque de coiffure à la jacobine

21 septembre 2009

Les années 1570 Les années 1570 constituent en

Les années 1570

1570Les années 1570 constituent en France la phase la plus aboutie de l'épanouissement de la fraise. Elle poursuit son développement en hauteur dans la première moitié de la décennie et s'étale ensuite progressivement en largeur, faisant reposer la tête sur un bloc de plis amidonnés. Elle devient plus que jamais un élément ostentatoire de la mode que chacun individualise par l'ajout de dentelle et de godrons échancrés tantôt dentelés et évasés.

De 1570 à 1575 :

Fraise de 1570 à 1572

Fraise de 1572 à 1575

Dans la seconde moitié de la décennie, c'est en largeur que la fraise s'étend, jusqu'à sa maturité en 1578.

De 1575 à 1578 :

Fraise de 1575 à 1576

Fraise de 1576 à 1578

Fraise de 1576 à 1577

Vers 1578 :

Fraise de 1577 à 1578

On remarque la même évolution à l'étranger, notamment en Angleterre. Ici, de 1576 à 1579 :

Fraise en Angleterre de 1576 à 1579

9 septembre 2009

Les années 1580 La grande fraise godronnée

Les années 1580

Henri IIILa grande fraise godronnée continue de se porter durant toute la décennie 1580. Après les excès de dentelle des années 1570, la fraise se présente bien mieux sans passement dans un ton uni immaculé.

Il faut noter que face à la mode du col rabattu, elle se porte surtout par les gentilshommes français pour les grandes occasions.

Fraises du début des années 1580

Fraise en Angleterre 1580-1586

Aplatissement des godronsDans le courant des années 1580, les godrons de la fraise s'aplatissent. Ils passent d'une forme verticale à une forme horizontale

Fraise des années 1580 à godrons aplatis

La fraise à confusionA l'approche des années 1590, la fraise apparaît plus fréquemment sous la forme d'une fraise à la confusion.

Il s'agit d'une fraise librement froncée, présentant un enchevêtrement de plis au lieu d'un alignement de tuyaux bien réguliers.

La fraise à confusion à la fin des années 1580

Fraises de Hollande en 1588

Les hommes de robe et de lettres portent une fraise bien évidemment plus modeste en largeur :

Hommes de robe et de lettres dans les années 1580

7 septembre 2009

Le roi danse ... mais sans rhingrave


Benoit Magimel dans le roi danseBenoit Magimel est Louis XIVSi Le roi danse (2000) est un film de qualité au regard des costumes, on ne manquera pas de regretter leur anachronisme.

Alors que le film commence dès les années 1650, le roi et sa cour sont déjà habillés selon la mode des années 1670. Les hommes ne portent ni rhingrave, ni grand col, ni rubans, ni canons. A la place, ils sont habillés par des culottes et de longs justaucorps. Le roi danse ne représente pas la cour du jeune Louis XIV. C'est pourtant l'histoire de cette cour-là que le film raconte en partie.

La prise de pouvoir par Louis XIV de RosseliniEst-ce le choix du réalisateur Gérard Corbiau de ne pas rendre son film et ses acteurs trop ridicules ? La question se pose quand on regarde le film plutôt désuet de Robert Rosselini, La  prise de pouvoir par Louis XIV (1966). Les hommes sont habillés à la mode du début du règne du roi soleil. Les haut-de-chausses sont cachés par un rhingrave, sorte de jupe agrémentée de petits rubans. Les manches s'arrête au coude et le justaucorps s'arrête au nombril laissant apparaître la chemise (image ci-contre).

Est-ce une mode trop ridicule à notre société contemporaine ?

La scène du mariage dans MolièreLe film d'Arianne Mnouchkine Molière répond à la question avec force de manière négative. Le film date de 1978 et raconte de manière synthétique la vie de Jean-Baptiste Poquelin (le personnage est interprété par Philippe Caubère que l'on connaît généralement davantage que comme le papa de Marcel Pagnol dans La gloire de mon père)

La réalisatrice a cherché à retrouver l'ambiance de l'époque et grâce au costume, ce pari est pleinement réussi (images ci-contre et ci-dessous).

 

Louis XIV dans MolièrePhilippe Caubère est MolièreLe film redonne vie à la mode de l'époque avec une fidélité beaucoup plus respectueuse que Le roi danse. Et le résultat est puissant.

Molière n'a jamais été aussi bien dépeint. La société et l'atmosphère de l'époque n'ont jamais été aussi bien reconstituées.

J'encourage vivement le visionnage de ce film qui sans aucun doute fera date dans la représentation cinématographique du Grand Siècle. 

 

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30 août 2009

La coiffure des dames de 1500 à 1550

La coiffure des dames de 1500 à 1550

Coiffure des dames de  1500 à 1550

2 avril 2009

A quelle époque historique renvoie La reine Margot ?


Margot, image du filmPermettez moi de revenir sur La reine Margot, pour vous présenter l'anachronisme des costumes de la scène du mariage.

L'histoire est censée se passer à une date précise (1572) dans un contexte déterminé qui est celui du début des années 1570, à la fin du règne de Charles IX. 

Il n'y a pourtant rien dans le costume qui ne permet de le confirmer.

 

1) Le collet monté (époque Louis XIII)

Guise, image du filmLe collet monté que portent la reine Margot et le duc de Guise est un élément de la mode des années 1610 qui ne fait son apparition progressive que sous le règne d'Henri IV. Il y a donc ici un anachronisme de 30 à 40 ans environ. A la vue des images, on se croirait quasiment au beau milieu du règne de Louis XIII.

 

2) La collerette Médicis

Catherine, rectification de la colleretteCatherine de Médicis porte une collerette à godrons que les dames de la reine Elisabeth d'Angleterre portent dans les années 1590 environ. Il y a dans cette image un anachronisme de 20 ans environ.

De la même manière que la coupe de nos pantalons modernes (pantalons larges ou slim par exemple), il faut bien prendre en considération que la forme des godrons, la taille de la collerette et le motif et la présence ou non de la dentelle correspondent à des décennies ou des périodes bien précises de la mode.

La collerette à godrons est née de l'exubérance de la mode propre aux années 1570. La reine Margot elle-même est celle qui la fait évoluer et diffuser en Europe. Mais au moment où la petite Marguerite se marie, où elle devient une femme, la collerette à godrons qui n'a qu'une dizaine d'année d'existence à peine, est très loin de présenter les formes de celles présentées dans le film.

Une retouche grossière effectuée sur la photo permet de corriger l'inexactitude.

Charles IX, image du film3) Le col en dentelle (époque Louis XIII)

Le roi Charles IX et son frère le duc d'Anjou portent un col en dentelle dans une découpe propre aux années 1625-1630 (voire encore 1640-1645). Une fois de plus, l'impression ressentie est que l'histoire se passe sous le règne de Louis XIII, impression que renforce la longueur des cheveux qui se portaient plutôt court sous Charles IX.   

cols des années 1580Le col que porte Jean-Hugues Anglade est-il historiquement douteux ? Au début des années 1570, le col porté à la cour est quasiment semblable à ceux que nous portons encore aujourd'hui. Toutefois, il existe sous le règne d'Henri III des cols -d'inspiration anglaise certainement- qui présentent une découpe quasi semblable mais sans pour autant avoir la même taille. Les cols en dentelle existaient déjà mais les revers ne se rabattaient pas encore sur les épaules.   

 

Reconstitution pour Charles IXL'inexactitude du col de Jean-Hugues Anglade n'est donc pas très grave. Il n'y a pas de critiques sérieuses à formuler dessus. Mais s'il avait été fait choix pour ce film de recomposer une période et de donner au film tous les éléments qui permettent de le resituer dans un contexte déterminé, la fraise aurait été largement préférable.

En conclusion, il paraît difficile de déterminer la période historique dans laquelle se situe le film La reine Margot car le costume renvoie à des périodes différentes, voire à une absence de période (notamment au niveau des coiffures). Le réalisateur a conçu son film sans chercher à procéder à une recomposition historique. L'univers façonné est celui d'un monde imaginaire construit sur une vision vague de la Renaissance.

Il est toujours bon de rappeler que La reine Margot est le type de film qui ne doit pas être pris comme un modèle de reconstitution historique mais uniquement comme une source d'inspiration artistique.

21 décembre 2008

Haro sur le décolleté

 


Elisabeth (1998)Les mêmes commentaires sur La reine Margot peuvent être appliqués au film Elizabeth. Même si dans cette saga, il a été fait choix de respecter l'évolution du costume selon le déroulement de la fiction, une part de fantaisie demeure.

Le film s'ouvre par l'avènement de la jeune reine avec un décolleté qui n'est peut-être pas des plus séants. Les cheveux épars, Cate Blanchett donne l'image d'une femme jeune et gracieuse. Elle porte en réalité un costume qui est beaucoup plus propre à la mode italienne des années 1550 que de la cour des Tudor de ces mêmes années.

Elisabeth I vers 1560Le réalisateur n'a pas cherché à retrouver et à retranscrire l'image glacée que donnent les premiers portraits officiels de la reine. Ce ne sont que des représentations idéalisées dira t-on. Il n'empêche qu'ils permettent de comprendre le changement de mode qui s'opère entre le règne de Marie et celui de sa soeur.

Ils rappellent notamment l'influence du protestantisme et ses effets sur la mode. Le costume que porte Cate Blanchett est impensable chez les Calvinistes français. C'était surement moins évident à la cour d'Angleterre, mais les rares images que nous avons de cette cour montrent qu'elle était beaucoup moins glamour que celle interprétée dans le film de Shekhar Kapur. Nos goûts et nos mentalités s'accordent vraiment très mal avec ceux du XVIe siècle.

 

13 décembre 2008

Présentation du blog Vu la fréquentation

Présentation du blog

Vu la fréquentation croissante de ce blog, je me vois dans l'obligation de présenter un peu plus le projet que je propose de réaliser. 

Mon dessein est de créer un instrument de repère iconographique qui permette de retracer l'évolution du costume sous l'Ancien Régime. J'entends le faire avec un maximum de rigueur scientifique et pour cela, je n'utilise que des images d'époque et dans la mesure du possible datées.

Historien de formation, et passionné (au-delà du raisonnable), je porte un très grand intérêt pour tout ce qui porte à la reconstitution historique ; cinéma (Le Guépard, Le roi danse, Kingdom of Heaven et les vieilleries du genre Le Capitan, Angélique, etc.), téléfilms (Les rois maudits avec Jean Piat, Le comte de Monte Christo, Elizabeth I avec H. Mirren, etc.), bande dessinée (Histoire de France en bande dessinée, Les sept vies de l'Epervier, Ballade au bout du monde, etc..), arts et spectacles de toute facture (son et lumière, défilés, etc.).

Il est évidemment qu'aucune de ces représentations historiques ne sauraient représenter avec fidélité le monde des sociétés passées. D'une part, la création artistique est, de par nature, incompatible avec la science historique (pourtant ces "oeuvres" sont bien les meilleurs moyens pour nous d'accèder à ce monde du passé). D'autre part, il manque encore aujourd'hui des ouvrages de référence sur les questions de mode en particulier pour le XVIe siècle et pour la France.

Mon intention est sans prétention. Je n'ai aucune formation dans le domaine de la mode. Les commentaires et les critiques des spécialistes et des non spécialistes sont donc la bienvenue.

 

Enfin, je vous recommanderais de ne pas commercialiser les images présentées sur le blog. Je les moi-même toutes prises sur la toile.   

16 novembre 2008

La coiffure des dames de 1600 à 1650


evolution_de_la_coiffure_1600_1650

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