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Le costume historique
25 février 2012

Explication de la vidéo - coiffure et collerette


Les sourcesA travers la vidéo, je m'étais donné le but de faire une présentation quasi annuelle de l'évolution de la coiffure et de la collerette. Pour y parvenir, notre époque a la chance de posséder une très grande quantité de portraits de cour, en particulier de dessins. Clouet, Quesnel, Dumonstier et les autres, constituent une source primordiale pour tenter de reconstituer la mode.

Le problème est qu'un grand nombre de ces portraits ne sont pas datés. Si, parfois, on parvient à les situer dans le temps à une année près - par comparaison et déduction - pour d'autres, c'est beaucoup plus vague. C'est ce qui explique que j'ai hésité à mettre sur la vidéo un décompte des années. Autant le reconnaître, c'est parfois très aléatoire.

datationC'est le cas des années 1550 (ci-dessous). Malgré le corpus de portraits existants, faute de portraits datés, je ne suis pas parvenu à replacer la mode dans le temps. On devine son évolution mais on ne parvient pas à la dater avec précision (à supposer que la mode se date à l'année près). A ce propos, je dois reconnaître que si je fais commencer la vidéo à l'année 1550, l'apparition de la guimpe telle qu'on la voit fleurir sur les épaules de la jeune femme, se retrouve sur les portraits dès les années 1540.

La difficulté de créer une suite logique tient aussi de la diversité et la fluctuation des façons. Entre le décolleté, le col fermé et ouvert, le ruché et le col rabattu, il faut faire un choix.

années 1550

Les années 1560 et 1570 (ci-dessous) présentaient moins de difficultés de reconstitution. La mode de la coiffure et de la collerette peut quasiment se saisir à l'année près.

années 1560

années 1570

Pour les années 1580 (ci-dessous), je me suis retrouvé de nouveau mis en difficulté par l'absence de portraits datés. Et surtout, les portraits en décolleté se font plus rares. La reconstitution de son évolution sur la vidéo est donc totalement hypothétique.

années 1580

Portrait daté de 1587Par ailleursvers 1587-1590, on distingue à la fin des années 1580 une rupture dans le montage qui n'a rien de naturel. Cela s'explique qu'à partir de cette période, on a sur les portraits le retour en force des fraises avec des godrons de formes volumineuses, carrées ou rondes (ci-contre), tendance qui s'ajoute aux modes précédentes sans les remplacer complètement.

De fait, pour les années 1590, la difficulté tenait de la diversité des formes, avec le passage d'une collerette godronnée à un collet monté. En revanche, la coiffure peut être reconstituée avec plus de précision.

années 1590

Pour les années 1600, faute de portraits datés, la présentation de la mode du collet monté est également hypothétique. On constate qu'en dix ans, elle a tendance à s'agrandir et à s'élever haut derrière la tête.

années 1600

5 février 2012

Explication de la vidéo - robe et manches


Le montage est réalisé à partir de portraits d'époque. Le résultat est donc tributaire de la documentation et de la qualité des images. Si la robe du modèle passe du rouge au noir pour les années 1580 et 1590, c'est parce que je n'avais pas d'autres images convenables à ma disposition.

Par ailleurs, le portrait en pied faisant terriblement défaut en France au XVIe siècle, j'ai dû me rabattre sur des portraits étrangers, anglais principalement.

Ci-dessous, les principaux portraits en pied ou à mi-jambe utilisés dans le montage :

Giovanni Battista Moroni Steven Van Der Meulen Anonyme français George Gower Anonyme français

Pour respecter au maximum les particularités de la mode française, je devais prendre soin de gommer sur ces portraits, les tendances étrangères. Exemple avec le modèle des années 1560 ; utilisant un portrait de la reine Elizabeth, je devais effacer la disposition des cottoires qui se présentent traditionnellement en lacet dans la mode anglaise.

Ci-dessous, le portrait du modèle français et celui de la reine Elizabeth : deux façons distinctes de porter les cottoires.

Colliers français et colliers anglais

cottoiresPortraits de dames anglaises avec les cottoires en lacet :

colliers en lacet

A défaut d'images, mon travail consistait à fusionner deux ou trois portraits ensemble. Dans le modèle des années 1590, j'avais à ma disposition un très beau portrait d'une veuve anonyme française. Pour la rendre moins austère (et plus à la mode), j'ai appliqué sur celui-ci, les crevés et le collier qu'on aperçoit dans un portrait de la même époque représentant Gabrielle d'Estrées (ci-dessous).

Montage pour le modèle 1590

Pour le portrait des années 1600, il fallait appliquer à un portrait de la reine Marie de Médicis, l'image d'un vertugadin en tambour, caractéristique de cette époque (ci-dessous).

Montage pour le modèle 1600

Femme 1580Du coté des manches, la diversité des formes me contraignait à faire des choix. J'optai pour les tendances les plus couramment représentées dans l'art du portrait. Exemple pour le modèle des années 1580, je choisissais de lui mettre des manches bouillonnées, telles qu'on les rencontre dans les portraits gravés du début de la décennie (ci-dessous). 

 Manches bouillonnées des années 1580

Définir la forme des robes présentait moins de difficultés. Il s'agissait de présenter les trois types successifs de vertugadin : le vertugadin en cône, le vertugadin en bourrelet et le vertugadin en tambour (ou en plateau)(ci-dessous).

en pied2

Le costume historique