Explication de la vidéo - coiffure et collerette
A travers la vidéo, je m'étais donné le but de faire une présentation quasi annuelle de l'évolution de la coiffure et de la collerette. Pour y parvenir, notre époque a la chance de posséder une très grande quantité de portraits de cour, en particulier de dessins. Clouet, Quesnel, Dumonstier et les autres, constituent une source primordiale pour tenter de reconstituer la mode.
Le problème est qu'un grand nombre de ces portraits ne sont pas datés. Si, parfois, on parvient à les situer dans le temps à une année près - par comparaison et déduction - pour d'autres, c'est beaucoup plus vague. C'est ce qui explique que j'ai hésité à mettre sur la vidéo un décompte des années. Autant le reconnaître, c'est parfois très aléatoire.
C'est le cas des années 1550 (ci-dessous). Malgré le corpus de portraits existants, faute de portraits datés, je ne suis pas parvenu à replacer la mode dans le temps. On devine son évolution mais on ne parvient pas à la dater avec précision (à supposer que la mode se date à l'année près). A ce propos, je dois reconnaître que si je fais commencer la vidéo à l'année 1550, l'apparition de la guimpe telle qu'on la voit fleurir sur les épaules de la jeune femme, se retrouve sur les portraits dès les années 1540.
La difficulté de créer une suite logique tient aussi de la diversité et la fluctuation des façons. Entre le décolleté, le col fermé et ouvert, le ruché et le col rabattu, il faut faire un choix.
Les années 1560 et 1570 (ci-dessous) présentaient moins de difficultés de reconstitution. La mode de la coiffure et de la collerette peut quasiment se saisir à l'année près.
Pour les années 1580 (ci-dessous), je me suis retrouvé de nouveau mis en difficulté par l'absence de portraits datés. Et surtout, les portraits en décolleté se font plus rares. La reconstitution de son évolution sur la vidéo est donc totalement hypothétique.
Par ailleurs, on distingue à la fin des années 1580 une rupture dans le montage qui n'a rien de naturel. Cela s'explique qu'à partir de cette période, on a sur les portraits le retour en force des fraises avec des godrons de formes volumineuses, carrées ou rondes (ci-contre), tendance qui s'ajoute aux modes précédentes sans les remplacer complètement.
De fait, pour les années 1590, la difficulté tenait de la diversité des formes, avec le passage d'une collerette godronnée à un collet monté. En revanche, la coiffure peut être reconstituée avec plus de précision.
Pour les années 1600, faute de portraits datés, la présentation de la mode du collet monté est également hypothétique. On constate qu'en dix ans, elle a tendance à s'agrandir et à s'élever haut derrière la tête.