Quelques images d'un travail en cours !
Bonjour à tous. Comme je n'ai pas posté d'article depuis bien longtemps, j'aimerais vous présenter quelques images du projet sur lequel je suis en train de travailler. Il s'agit d'un montage vidéo qui présentera l'évolution de la mode de 1550 à 1600. J'y travaille chaque jour depuis un mois. En voici quelques images :
Ce sont des images qui ne sont pas encore tout à fait terminées. Ci-dessous, en voici d'autres pour lesquelles il y a encore de gros travaux à faire :
J'espère avoir fini ce travail, au mieux, dans un mois. A bientôt.
Article modifié en janvier 2012 pour mettre à jour les images.
Quelques images d'un travail en cours ! (2)
Plus d'un mois est passé et je n'ai toujours pas terminé mon ouvrage. Malgré le temps que j'y passe, je suis bien forcé de reconnaître que je suis encore loin de l'avoir fini. Bien que le plus gros soit fait, il me faudrait encore un mois supplémentaire.
Cela s'explique notamment par le fait que j'ai rallongé le champ chronologique de mon projet. J'ai décidé de le terminer en 1610.
Comme la fois dernière, je vous propose plusieurs images (que je dois encore retoucher pour supprimer quelques imperfections)..
Article modifié en décembre 2011 pour mettre à jour les images.
La mode de 1550 à 1610
Je suis heureux de vous livrer enfin le résultat du travail sur lequel je suis depuis septembre 2011.
Il s'agit d'une vidéo présentant une évolution de la mode depuis le milieu du XVIe siècle jusqu'à la première décennie du XVIIe. Elle couvre toute la période des guerres de religion depuis le règne de Henri II à celui de Henri IV.
Elle est exclusivement consacrée à la mode de la cour de France et plus particulièrement à la mode du décolleté (qui en est d'ailleurs l'une de ses caractéristiques).
Même si je me défends et m'interdis d'admirer un mode de vie ancestral qui n'est pas le mien, je dois reconnaître qu'à travers cette vidéo je ne suis pas sans chercher à faire revivre le souvenir des dames illustres de cette époque ; Catherine de Médicis, Marguerite de Valois, Louise de Lorraine, Gabrielle d'Estrées et Marie de Médicis ont tenu une cour de dames et de demoiselles qui n'avait pas d'égal.
Mon travail a été conduit par plusieurs principes :
- respecter la mode à un instant donné avec autant de précision qu'il est possible. La mode est présentée par année. Les métamorphoses interviennent principalement sur la coiffure et la collerette. Le reste du costume, robe, manches et accessoires (couvre-chef, collier, etc.. ) sont modifiés par tranche d'années en vertu de limites chronologiques qui n'ont rien d'immuable. Je ne propose de fixer des clichés que sur la coiffure et la collerette. Les accessoires apparaissent et disparaissent independemment d'une quelconque mode annuelle. Par exemple, si j'ai présenté la jeune femme de l'année 1570 en train de porter une toque haute, j'aurais très bien pu utiliser cette même toque pour l'année 1575.
- donner un maximum de fluidité à la vidéo. Dans un souci de clarté, je devais créer une suite logique d'images qui évitât autant que possible les ruptures visuelles. Pour cette raison, j'ai du faire un choix arbitraire entre la fraise et le décolleté (exit donc la fraise).
Je reviendrai prochainement pour expliquer les images de la vidéo. Des difficultés propres au manque de documentation et à la diversité de la mode m'ont amené à faire des choix qui méritent d'être justifiés. Je le ferai dans un prochain article.
Je prévois également de donner une suite à ce travail. Je compte, par exemple, donner une version "fraisée" de la vidéo. En principe, ça ne devrait pas être trop long à réaliser, si je ne fais que reprendre les costumes du présent montage. Quant à faire une présentation de la mode qui aille de 1610 à 1670, cela me semble être dans la logique de mon projet, mais je ne pense pas m'y mettre avant 2013.
Explication de la vidéo - robe et manches
Le montage est réalisé à partir de portraits d'époque. Le résultat est donc tributaire de la documentation et de la qualité des images. Si la robe du modèle passe du rouge au noir pour les années 1580 et 1590, c'est parce que je n'avais pas d'autres images convenables à ma disposition.
Par ailleurs, le portrait en pied faisant terriblement défaut en France au XVIe siècle, j'ai dû me rabattre sur des portraits étrangers, anglais principalement.
Ci-dessous, les principaux portraits en pied ou à mi-jambe utilisés dans le montage :
Pour respecter au maximum les particularités de la mode française, je devais prendre soin de gommer sur ces portraits, les tendances étrangères. Exemple avec le modèle des années 1560 ; utilisant un portrait de la reine Elizabeth, je devais effacer la disposition des cottoires qui se présentent traditionnellement en lacet dans la mode anglaise.
Ci-dessous, le portrait du modèle français et celui de la reine Elizabeth : deux façons distinctes de porter les cottoires.
Portraits de dames anglaises avec les cottoires en lacet :
A défaut d'images, mon travail consistait à fusionner deux ou trois portraits ensemble. Dans le modèle des années 1590, j'avais à ma disposition un très beau portrait d'une veuve anonyme française. Pour la rendre moins austère (et plus à la mode), j'ai appliqué sur celui-ci, les crevés et le collier qu'on aperçoit dans un portrait de la même époque représentant Gabrielle d'Estrées (ci-dessous).
Pour le portrait des années 1600, il fallait appliquer à un portrait de la reine Marie de Médicis, l'image d'un vertugadin en tambour, caractéristique de cette époque (ci-dessous).
Du coté des manches, la diversité des formes me contraignait à faire des choix. J'optai pour les tendances les plus couramment représentées dans l'art du portrait. Exemple pour le modèle des années 1580, je choisissais de lui mettre des manches bouillonnées, telles qu'on les rencontre dans les portraits gravés du début de la décennie (ci-dessous).
Définir la forme des robes présentait moins de difficultés. Il s'agissait de présenter les trois types successifs de vertugadin : le vertugadin en cône, le vertugadin en bourrelet et le vertugadin en tambour (ou en plateau)(ci-dessous).
Explication de la vidéo - coiffure et collerette
A travers la vidéo, je m'étais donné le but de faire une présentation quasi annuelle de l'évolution de la coiffure et de la collerette. Pour y parvenir, notre époque a la chance de posséder une très grande quantité de portraits de cour, en particulier de dessins. Clouet, Quesnel, Dumonstier et les autres, constituent une source primordiale pour tenter de reconstituer la mode.
Le problème est qu'un grand nombre de ces portraits ne sont pas datés. Si, parfois, on parvient à les situer dans le temps à une année près - par comparaison et déduction - pour d'autres, c'est beaucoup plus vague. C'est ce qui explique que j'ai hésité à mettre sur la vidéo un décompte des années. Autant le reconnaître, c'est parfois très aléatoire.
C'est le cas des années 1550 (ci-dessous). Malgré le corpus de portraits existants, faute de portraits datés, je ne suis pas parvenu à replacer la mode dans le temps. On devine son évolution mais on ne parvient pas à la dater avec précision (à supposer que la mode se date à l'année près). A ce propos, je dois reconnaître que si je fais commencer la vidéo à l'année 1550, l'apparition de la guimpe telle qu'on la voit fleurir sur les épaules de la jeune femme, se retrouve sur les portraits dès les années 1540.
La difficulté de créer une suite logique tient aussi de la diversité et la fluctuation des façons. Entre le décolleté, le col fermé et ouvert, le ruché et le col rabattu, il faut faire un choix.
Les années 1560 et 1570 (ci-dessous) présentaient moins de difficultés de reconstitution. La mode de la coiffure et de la collerette peut quasiment se saisir à l'année près.
Pour les années 1580 (ci-dessous), je me suis retrouvé de nouveau mis en difficulté par l'absence de portraits datés. Et surtout, les portraits en décolleté se font plus rares. La reconstitution de son évolution sur la vidéo est donc totalement hypothétique.
Par ailleurs
, on distingue à la fin des années 1580 une rupture dans le montage qui n'a rien de naturel. Cela s'explique qu'à partir de cette période, on a sur les portraits le retour en force des fraises avec des godrons de formes volumineuses, carrées ou rondes (ci-contre), tendance qui s'ajoute aux modes précédentes sans les remplacer complètement.
De fait, pour les années 1590, la difficulté tenait de la diversité des formes, avec le passage d'une collerette godronnée à un collet monté. En revanche, la coiffure peut être reconstituée avec plus de précision.
Pour les années 1600, faute de portraits datés, la présentation de la mode du collet monté est également hypothétique. On constate qu'en dix ans, elle a tendance à s'agrandir et à s'élever haut derrière la tête.
La mode en Fraise
Comme je l'avais annoncé, je prépare une nouvelle vidéo sur la mode du second XVIe siècle. Après le costume en décolleté, ce sera le costume en fraise.
Voici quelques images. Elles concernent les années :
1560
1570 - 1575
1580 - 1585
1590
1600
La mode de 1550 à 1610 - version fraisée
Je vous livre aujourd'hui la version fraisée du diaporama sur la mode 1550-1610. Comme pour le précédent, j'en ferai un article pour présenter les différentes images qui le composent.
Il est possible que je reprenne dans les semaines à venir l'ensemble des articles sur la fraise, afin de les mettre à jour et d'améliorer leur présentation.
J'en profite pour signaler que j'ai renouvelé l'image présentant les trois différents types de vertugadin (ci-dessous).
Explication de la vidéo sur la mode 1550-1615 version fraisée
J'écris cet article pour accompagner la vidéo que j'ai posté le mois dernier sur l'évolution de la mode, depuis les années 1550 jusqu'aux années 1610, dans sa version fraisée.
Chaque décennie est représentée par une image. Ici encore, il s'agit surtout de présenter l'évolution de la coiffure et de la collerette et de manière très générale celle de la robe.
Pour les années 1550, l'encolure de la robe reste carrée avec une ligne en arceau. La nudité des épaules s'efface sous une pièce de toile blanche appellée guimpe (image ci-dessous). Le cou s'éclipse derrière un col montant. C'est le froncement des rebords de ce col qui donnera naissance plus tard à la fraise.
Les changements interviennent surtout au niveau des manches ; les bras se dotent de mancherons ; c'est une réaction contre l'ancienne mode des grandes manches à revers ; la traditionnelle robe française n'est désormais plus portée que par les dames âgées, principalement (image ci-dessus à gauche).
Dans les années 1560, la fraise est formée de godrons réguliers qui deviennent de plus en plus grands (image ci-dessous). La coiffure est celle de la coiffure en raquette ; la cornette attachée à l'escoffion se fait plus rare. Les toques plates finissent par être remplacées par des chapeaux haut-de-forme et des bonnets bouffants. Les manches gonflent au niveau des épaules mais restent serrées aux poignets : c'est la mode des manches en gigot...
Les années 1570 constituent une sorte de rampe de lancement pour la mode française ; tout s'accélère : la silhouette s'affine, le corps piqué se rigidifie, et les vêtements gonflent. Bien que la fraise soit très changeante -ce qui était à la mode hier, devient ringard le lendemain - son évolution peut quasiment se saisir à l'année près. La fraise prend de la hauteur, séparant la tête du buste, puis à la fin de la décennie, elle s'étend au point de présenter la tête comme posée sur un plateau. Les cheveux s'élèvent en raquette : au sommet de la tête, derrière la coiffure, se cache un bonnet orné en son centre d'une aigrette.
Les années 1580 sont dominées par l'hypertrophie du costume. Les manches sont ballonnées ; elles se présentent en bouillon, tailladées en petits crevés, puis fendues. Le buste est prisonnier d'un corps baleiné qui se comprime en pointe, encadré par les plis d'une robe bombée ; c'est la mode du corps piqué en pointe et du vertugadin en bourrelet.
La collerette qui a atteint sa taille maximum, se fend en deux, dégageant le cou. Bien qu'il soit difficile d'établir une évolution précise, faute de sources iconographiques datées, on peut constater que les plis de la collerette s'aplatissent, puis quelques temps plus tard, en réaction, ils s'arrondissent.
Au commencement des années 1590, la fraise est formée par une succession de tuyaux complètement cylindriques. Elle revient ensuite à un aspect plus simple, rappelant des formes déjà portées. Elle se rétrécit. Le collier de perle se porte généralement au-dessus de la fraise. La coiffure continue son élévation, formant à la fin de la décennie une coiffure en pain de sucre, ou en mitre.
Si les manches reviennent à des formes normales, la robe conserve en revanche sa forme volumineuse. Elle semble même prendre davantage de contenance. Le vertugadin en bourrelet se recouvre d'un volant froncé, puis devient un vertugadin plat, donnant à la robe une forme de tambour.
Dans les années 1600, la fraise se fait plus rare sur les portraits. Face au succès du collet monté (col Médicis), la fraise s'étiole...
Elle continue pourtant de se porter au commencement des années 1620. Ce sont les derniers renouvellements avant sa complète disparition. Le vertugadin laissé en héritage par le XVIe siècle finira lui aussi par fondre. Quant à la coiffure, depuis le début du nouveau siècle, sa masse s'affaisse...