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Le costume historique
1 octobre 2012

Explication de la vidéo sur la mode 1550-1615 version fraisée


Femme en mode François IerJ'écris cet article pour accompagner la vidéo que j'ai posté le mois dernier sur l'évolution de la mode, depuis les années 1550 jusqu'aux années 1610, dans sa version fraisée.

Chaque décennie est représentée par une image. Ici encore, il s'agit surtout de présenter l'évolution de la coiffure et de la collerette et de manière très générale celle de la robe.

Pour les années 1550, l'encolure de la robe reste carrée avec une ligne en arceau. La nudité des épaules s'efface sous une pièce de toile blanche appellée guimpe (image ci-dessous). Le cou s'éclipse derrière un col montant. C'est le froncement des rebords de ce col qui donnera naissance plus tard à la fraise.

Les changements interviennent surtout au niveau des manches ; les bras se dotent de mancherons ; c'est une réaction contre l'ancienne mode des grandes manches à revers ; la traditionnelle robe française n'est désormais plus portée que par les dames âgées, principalement (image ci-dessus à gauche).

Mode années 1550

Dans les années 1560, la fraise est formée de godrons réguliers qui deviennent de plus en plus grands (image ci-dessous). La coiffure est celle de la coiffure en raquette ; la cornette attachée à l'escoffion se fait plus rare. Les toques plates finissent par être remplacées par des chapeaux haut-de-forme et des bonnets bouffants. Les manches gonflent au niveau des épaules mais restent serrées aux poignets : c'est la mode des manches en gigot...

Mode années 1560

Les années 1570 constituent une sorte de rampe de lancement pour la mode française ; tout s'accélère : la silhouette s'affine, le corps piqué se rigidifie, et les vêtements gonflent. Bien que la fraise soit très changeante  -ce qui était à la mode hier, devient ringard le lendemain - son évolution peut quasiment se saisir à l'année près. La fraise prend de la hauteur, séparant la tête du buste, puis à la fin de la décennie, elle s'étend au point de présenter la tête comme posée sur un plateau. Les cheveux s'élèvent en raquette : au sommet de la tête, derrière la coiffure, se cache un bonnet orné en son centre d'une aigrette.

Mode années 1570

Les années 1580 sont dominées par l'hypertrophie du costume. Les manches sont ballonnées ; elles se présentent en bouillon, tailladées en petits crevés, puis fendues. Le buste est prisonnier d'un corps baleiné qui se comprime en pointe, encadré par les plis d'une robe bombée ; c'est la mode du corps piqué en pointe et du vertugadin en bourrelet.

La collerette qui a atteint sa taille maximum, se fend en deux, dégageant le cou. Bien qu'il soit difficile d'établir une évolution précise, faute de sources iconographiques datées, on peut constater que les plis de la collerette s'aplatissent, puis quelques temps plus tard, en réaction, ils s'arrondissent.

Mode années 1580

Au commencement des années 1590, la fraise est formée par une succession de tuyaux complètement cylindriques. Elle revient ensuite à un aspect plus simple, rappelant des formes déjà portées. Elle se rétrécit. Le collier de perle se porte généralement  au-dessus de la fraise. La coiffure continue son élévation, formant à la fin de la décennie une coiffure en pain de sucre, ou en mitre.

Si les manches reviennent à des formes normales, la robe conserve en revanche sa forme volumineuse. Elle semble même prendre davantage de contenance. Le vertugadin en bourrelet se recouvre d'un volant froncé, puis devient un vertugadin plat, donnant à la robe une forme de tambour.

Mode années 1590

Dans les années 1600, la fraise se fait plus rare sur les portraits. Face au succès du collet monté (col Médicis), la fraise s'étiole...

Mode vers 1600

Elle continue pourtant de se porter au commencement des années 1620. Ce sont les derniers renouvellements avant sa complète disparition. Le vertugadin laissé en héritage par le XVIe siècle finira lui aussi par fondre. Quant à la coiffure, depuis le début du nouveau siècle, sa masse s'affaisse...

Mode vers 1615-1620

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Commentaires
J
Bonjour! Votre travail est très intéressant, merci beaucoup! Il est rare de trouver des travaux de cette qualité sur internet! Je suis en train de faire une recherche sur l'histoire du corset et vos images sont une mine d'informations. Merci encore.<br /> <br /> <br /> <br /> J'en profite pour vous poser une question, j'ai du mal à définir clairement la basquine, qui vient avant le corps piqué puis le corps baleiné et qui semble-t-il vient d'Espagne. En fait le moment de l'apparition de chacun d'entre eux ne m'est pas très clair, ni non plus les matériaux utilisés. J'ai trouvé des descriptions de basquines qui parlent de baleines (en lamelles de bois, fanons de baleine osier etc) et de surpiqures.... Alors quelle est le différence avec le corps piqué et le corps baleiné.....<br /> <br /> Bref si vous avec le temps d'éclairer ma lanterne je vous en serais reconnaissante.<br /> <br /> Bien à vous,<br /> <br /> Juliette
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L
Je suis toujours admirative de toutes ses petites mains créatives qui traversent l'histoire ! Le plaisir de l'oeil et la culture en plus c'est pas mal...<br /> <br /> Je viens de découvrir et j'espère qu'il y aura une suite .
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P
Je découvre ce site.Il est trés bien fait et va beaucoup me servir.Je fait partie de l'atelier couture d'un spectacle son et lumière et cette année le metteur en scène nous inclus une scène se situant en 1579 .La réconciliation entre le roi d Espagne représenté par Alexandre de Farnèse et les députés de l' Artois, la Flandre Walonne et le Hainaut.Votre site me donne bien des détails sur le port des costumes avec ou sans fraise ,les manches etc.. c'est une grande source d'inspiration ! d'autant plus que nous sommes toutes des bénévoles issus de milieu professionnel différent mais passionnés par la couture et l'histoire.<br /> <br /> Merci pour votre blog<br /> <br /> PH
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A
Les costumes de 1% de la population (privilégiés ou fortunés) ne sont pas représentatifs de la façon de s'habiller dans un pays ou une époque; surtout que chaque village, dans chaque province, avait ses costumes & ses couleurs très spécifiques. Je pense même que les Gallois (Français de Gallie) s'ingéniaient à ne pas copier, ni reproduire, ce que portaient les nobliaux de la Petite-France (Île de France). Qui porte, au 21e siècle, les créations pour milliardaires que pondent les dits "grands-couturiers"? 100, 500, 1000 personnes sur des Milliards? Navré! Ils ne font pas la mode (Définition: manière collective de vivre, de penser, propre à un pays, à une époque), mais une toute petite exception (cas particuliers) dans la mode.
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Le costume historique
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