Les origines Au début du XVIe siècle, la mode
Les origines
Au début du XVIe siècle, la mode masculine est au décolleté. Les hommes portent un décolleté large allant jusqu'à faire apparaître les clavicules.
Par temps froid, l'encolure du vêtement peut être garnie par une bande de pelleterie (c'est-à-dire en fourrure) qu'on appelle létice (images ci-contre).
Dans les années 1520, la mode du décolleté décline. Il cède la place à un col montant qui cache et protège le cou (portraits à droite) :
Le rabat tient son origine du renversement du col montant. Son coin supérieur est renversé sur le devant. Le col rabattu se présente donc à l'origine comme une sorte de col cassé (image ci-contre : extrait d'un portrait de Charles Quint par Beham, 1531).
Ce col cassé se remarque aux Pays-Bas sur quelques portraits du début des années 1530 ; c'est encore très discret (images ci-contre : portrait d'un homme par Cornelisz Vermeyen et portraits de Charles Quint par Cranach et Beham) :
En Italie
En Italie, les premières images de col rabattu semblent apparaître dans le courant des années 1520. Faute de portraits datés avec justesse et précision, il est assez difficile de proposer une ligne claire et sûre de son évolution dans le temps (image ci-contre : extrait de La femme adultère par Lotto, 1527-29, musée du Louvre).
Cette mode se poursuit dans les années 1530 avec une diversité d'apparence.
Ces rabats se présentent souvent avec une décoration de passementerie assez prononcée. Ce soin apporté au rabat montre son importance comme nouvel accessoire à la mode.
Dans les années 1530, le type de rabat le plus courant est de forme triangulaire.
Tout au long de la décennie, il se développe en pointe sur le devant de la poitrine dans une forme allongée qui descend jusqu'au niveau du ventre. Il se présente alors comme deux pans parallèles fixés à l'encolure de la chemise.
Il est difficile de comprendre l'origine de cette mode qui semble déjà présente dans les années 1520 (image ci-contre : détail de la Vierge à l'Enfant avec sainte Catherine et saint Thomas par Lotto, 1528-30, Kunsthistorisches Museum). La pièce se présente moins comme un rabat que comme un pan de tissu rajouté à la chemise. Avait-elle une utilité précise ? Rien n'est moins sûr, car elle ne semble pas être utilisée comme un col cravate qu'on pourrait nouer autour du cou. Ce n'est pas non plus le cordon qui permet de relier les deux bouts de la chemise et de fermer celle-ci.
Cette forme en vogue dans les années trente se poursuit dans les années quarante ; plusieurs portraits montrent qu'elle s'est répandue en Europe ; avec peut-être un décalage d'une décennie (image ci-contre : portraits des années 1540).